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Comment la technologie peut contribuer à atténuer la pénurie de main-d’œuvre

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Comment la technologie peut contribuer à atténuer la pénurie de main-d’œuvre

Par : Souveraine Assurance

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La pénurie de main-d'œuvre n'est pas près de s'arrêter et les entreprises de nombreux secteurs en ressentent les effets. 

Selon Statistique Canada, le taux global de postes vacants s'élève à 5,4 %, et les taux sont particulièrement élevés dans les secteurs du transport routier (8 %) et de la construction (6,6 %)1. Selon la dernière Enquête canadienne sur la situation des entreprises réalisée par Statistique Canada, près de deux entreprises sur cinq (39,7 %) s’attendent à se heurter à des obstacles relativement au recrutement et à la fidélisation d’employés qualifiés au cours des trois prochains mois, l’industrie de la fabrication étant l’un des principaux secteurs touchés par de tels défis (49,8 %)2.

Étant donné qu'il n'existe pas de solution rapide au problème permanent de la main-d'œuvre, les entreprises doivent s'appuyer sur des solutions à long terme, dont l'une des principales est la technologie. Des robots maçons aux véhicules télécommandés, la technologie peut aider les entreprises des secteurs de la fabrication, de la construction et de la logistique/du transport à accroître leur productivité, à réduire leurs coûts et à attirer un nouveau bassin de recrues. 

Voici un survol de quelques technologies géniales pouvant contribuer à pallier le déficit de talents.                                        

La robotique

Si le secteur de la construction a toujours été lent à adopter les technologies d'automatisation, les choses changent à l’heure actuelle. La robotique a un grand potentiel pour prendre en charge les travaux répétitifs et physiquement exigeants qui peuvent ralentir les travailleurs, voire leur occasionner des blessures3.

Aux États-Unis, l’entreprise Advanced Construction Robotics a mis au point le TyBOT, qui accomplit la « tâche répétitive et éreintante qui consiste à attacher les barres d’armature », c.-à-d. les barres d’acier utilisées pour renforcer le béton, à l’endroit où elles se croisent. TyBOT peut repérer et attacher plus de 1 100 intersections à l’heure, soit 36 000 en une seule semaine de travail, ce qui équivaut, selon l’entreprise, à ce que peuvent accomplir de quatre à six ouvriers4.

FBR, une entreprise australienne spécialisée dans la construction robotisée, a, quant à elle, mis au point une machine robotisée pour la pose de briques du nom de Hadrian X. Selon l’entreprise, les humains utilisent les mêmes techniques de briquetage depuis 6 000 ans, mais avec sa technologie, FBR estime que la pose de briques peut être réalisée avec rapidité et précision dans les environnements extérieurs, tout en réduisant la quantité de déchets et en bonifiant la sécurité sur les chantiers. 

L’impression 3D

L’impression 3D est également très prometteuse dans le domaine de la construction. Cette technologie émergente peut notamment être utilisée pour fabriquer des éléments spécifiques ou des bâtiments entiers par l’impression couche par couche de matériaux comme le béton, le polymère ou le métal5.

L’utilisation de l’impression 3D au Canada vient à peine de commencer avec l’impression, par l’entreprise nidus3D de Kingston (ON), du premier immeuble d’habitation multifamilial au pays l’an dernier à Leamington (ON). Actuellement, l’entreprise construit deux grands entrepôts près de Kingston, entrepôts qui deviendront les premiers bâtiments imprimés en 3D autorisés pour un usage commercial au Canada. Plutôt que de mobiliser la douzaine de travailleurs qui seraient normalement nécessaires sur le chantier, il n’y aura que quelques personnes qui utiliseront des appareils mobiles pour commander une grande imprimante 3D6.

Selon les experts, l'impression 3D pourrait révolutionner le secteur en réduisant le nombre de personnes nécessaires sur le chantier, ce qui améliorerait par le fait même l’aspect de la sécurité. La technologie peut également accroître la productivité puisque le travail peut se poursuivre en dehors des heures normales 7.

Mais cela ne signifie pas pour autant que les travailleurs seront remplacés en bloc. En fait, il faudra plus de personnes détenant les compétences et les connaissances nécessaires pour utiliser les nouvelles technologies, ce qui se traduit par la possibilité d’attirer dans le secteur de la construction des travailleurs plus jeunes et plus au fait des nouvelles technologies8.

Le télétravail et le fonctionnement autonome    

Le télétravail n’est pas réservé aux employés qui pianotent sur leur clavier. Grâce à une société de la Silicon Valley du nom de Phantom Auto, les employés des entreprises de logistique peuvent surveiller, encadrer et faire fonctionner à distance des véhicules sans conducteur (comme des chariots élévateurs et des camions) depuis des milliers de kilomètres. 

Le logiciel vise à aider les entreprises de logistique à élargir leur bassin de main-d'œuvre et à recruter, notamment, des employés qui pourraient ne pas être en mesure d'effectuer des travaux logistiques sur les lieux, par exemple s'ils ont un handicap qui les empêche d’accomplir de telles activités. La technologie peut également constituer un moyen d'attirer des employés, car les emplois en logistique impliquent généralement de longues heures de travail et de longs trajets, en plus de nécessiter des efforts physiques9.

Dans le secteur de la construction, les véhicules autonomes et télécommandés sont de plus en plus acceptés au fur et à mesure que la technologie progresse. Caterpillar, par exemple, propose une gamme de solutions télécommandées et autonomes dans le cadre de sa gamme Cat Command. Cette technologie permet aux utilisateurs de faire fonctionner des équipements, tels que des bouteurs et des excavateurs, à partir d'un emplacement distant, sur le chantier ou à l’extérieur de celui-ci10.

L’entreprise Teleo, située à Palo Alto (Californie) a mis au point une technologie permettant le fonctionnement à distance et semi-autonome de matériel de construction lourd. Les équipements de toutes les marques et de tous les modèles peuvent être munis de cette technologie.    

Teleo affirme que cette technologie peut contribuer à résoudre le problème de la main-d'œuvre en rendant le travail de l'opérateur plus confortable, ce qui pourrait contribuer à attirer davantage de personnes dans l'industrie. Elle contribue également à la productivité, car les opérateurs peuvent mettre une machine en mode autonome tout en pilotant une autre machine à distance11.

Réalité augmentée (RA) et réalité virtuelle (RV)

Dans le secteur de la fabrication, la réalité augmentée (qui combine l’univers numérique avec des éléments réels) et la réalité virtuelle (une simulation générée par ordinateur) peuvent être utilisées pour améliorer la productivité des travailleurs grâce à une formation immersive en milieu de travail. Par exemple, des lunettes intelligentes de réalité augmentée projetant des vidéos, des éléments graphiques et du texte peuvent accompagner visuellement un travailleur dans l’accomplissement de tâches d’assemblage ou d’entretien12.

Ces technologies constituent également une excellente façon d’attirer des talents. Aux États-Unis, dans le cadre de la campagne annuelle « Creators Wanted », on propose des visites en RV 3D présentant plusieurs installations de fabrication pour briser les mythes entourant l’industrie13. Lors d’un événement en personne l’année dernière, des élèves ont pris part à une formation à peinture et à l’assemblage en RV14.

Les entreprises semblent désireuses d’adopter des univers alternatifs. Dans le cadre d’une enquête menée auprès de dirigeants des opérations, 80 % des répondants se sont déclarés d’avis que la réalité augmentée pouvait contribuer à doter leur organisation d’un avantage stratégique/concurrentiel. Ils ont notamment évoqué des avantages comme l’augmentation de la productivité des employés (43 %), la connectivité/collaboration à distance (26 %) et l’accélération de la formation (32 %) – autant d’éléments pouvant contribuer à atténuer la pénurie de main-d’œuvre15.

La technologie ne résoudra peut-être pas tous les problèmes de main-d'œuvre, mais elle peut certainement contribuer à y remédier. Et comme la pénurie de main-d’œuvre risque fort de se perpétuer pendant de nombreuses années, il vaut la peine de s’y intéresser de plus près. 

 

 

Sources

1 Statistique Canada, Postes vacants, employés salariés, taux de postes vacants et moyenne du salaire horaire offert selon le sous-secteur de l’industrie, données trimestrielles non désaisonnalisées, 21 mars 2023
2 Statistique Canada, Enquête canadienne sur la situation des entreprises, premier trimestre de 2023, 27 février 2023
3,4 Built In, “Is the Construction Industry Ready to Embrace Robots?” 31 août 2022  
5 Technology Cards, “Construction 3D printing” 
6 The Globe and Mail, “Will 3-D-printed buildings alleviate the construction labour shortage?” 10 janvier 2023
7 JLL, “3D printed buildings push construction boundaries
8 Forbes, “Construction Tech And The Future of Workers In The Industry,” 12 octobre 2022
9 Forbes, “Phantom Auto Tech Helping Unlikely Workers Fill Logistics Labor Shortage,” 16 janvier 2023
10 For Construction Pros, “Remote, Autonomous Construction Equipment Technologies Increase Safety and Productivity,” 4 juin 2020 
11 Pro Builder, “Teleo Turns Construction Machines into Remotely Operated, Semi-autonomous Robots,” 27 mars 2023 
12 Business.com, “How Virtual Reality is Changing Manufacturing,” 23 mars 2023
13,15 CGS, “How Mixed Reality Is Helping to Offset the Labor Shortage,” 11 mai 2022 
14 Creators Wanted, “Creators Wanted Moves the Needle in Decatur” 

 

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