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La démondialisation est-elle la réponse aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement?

5 minutes de lecture

La démondialisation est-elle la réponse aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement?

Par : Souveraine Assurance | Avec Kyle Meadus

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En matière de commerce, l'interconnexion du monde présente de nombreux avantages, qu'il s'agisse d'améliorer l'efficacité, d'accroître la disponibilité des produits à l'échelle mondiale ou de favoriser la croissance économique. Toutefois, les problèmes persistants de la chaîne d'approvisionnement, l'invasion de l'Ukraine par la Russie et les tensions géopolitiques croissantes ont mis en lumière les vulnérabilités du commerce mondial1

Pour les entreprises, l’actuel climat d’incertitude a engendré un sentiment croissant de sympathie à l’égard de l’approvisionnement local ou de la démondialisation. Pour les fabricants, cela signifie l’approvisionnement auprès de fournisseurs nationaux et une moins grande dépendance par rapport aux fournisseurs étrangers. Une étude réalisée en juin 2022 a révélé que 40 % des marques américaines ont intégré l’approvisionnement local à leurs stratégies d’approvisionnement pour 2023 et 50 % des fabricants européens ont indiqué vouloir migrer vers des chaînes d’approvisionnement locales cette année2.

Cela ne signifie pas pour autant que la planète se retire de la mondialisation. Comme l’indique Barclays, la démondialisation ne se produit pas uniformément à l’échelle planétaire et aux États-Unis comme en Europe, la tendance nette est toujours à la mondialisation. Par contre, compte tenu de l’environnement, les entreprises et les gouvernements reconsidèrent les dépendances externes et se rapprochent de leur pays respectif pour trouver des modèles de croissance plus résilients3.

Quel est le sentiment du côté des fabricants canadiens? Une enquête réalisée en 2022 par Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC) révèle que 90 % des fabricants au Canada sont aux prises avec des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et plus de 60 % de ceux-ci indiquent que ces perturbations sont importantes ou graves. Plus du quart (28 %) des fabricants indiquent qu’ils sont susceptibles de déplacer ou d’augmenter leur production au Canada pour atténuer les goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement, la disponibilité et le coût de la main-d’œuvre étant ciblés comme étant les principaux obstacles en la matière4.

Kyle Meadus, directeur de la souscription chez Souveraine Assurance, souligne que de nombreux enjeux auxquels faisait déjà face l’industrie de la fabrication avant la COVID-19 ont été exacerbés par la pandémie. 

« Durant la pandémie, on s’est inquiété de la dépendance excessive du Canada par rapport à ses partenaires étrangers et du fait que le pays ne fabriquait pas suffisamment ses propres produits, indique-t-il. Lorsque l’approvisionnement était minime, voire inexistant – songeons notamment à la pénurie de médicaments contre la douleur et la fièvre chez les enfants – les tablettes étaient vides et la panique s’installait. Ce sont là quelques-uns des obstacles auxquels nous continuerons à faire face si nous continuons à dépendre trop fortement d’autres régions du monde. » 

Comme le fait ressortir l’enquête de MEC, le coût est assurément un obstacle. « La fabrication de produits en Amérique du Nord est coûteuse et d’autres pays produisent des biens de façon plus rentable, indique Kyle. De plus, notre dollar a une incidence sur notre pouvoir d’achat à l’étranger. Ainsi, lorsque nous fabriquons des produits au Canada, la majeure partie est destinée à notre principal partenaire commercial – les États-Unis. Au final, nous ne gardons pas suffisamment de nos produits parce que la faiblesse de notre dollar et la forte demande nous ouvrent des perspectives plus lucratives à l’étranger. »

Bien que l’approvisionnement local ou la démondialisation puissent entraîner des coûts plus élevés, le repérage d’autres fournisseurs peut aider les fabricants à renforcer leur capacité de résilience au moment de la prochaine grande perturbation. Parmi les autres avantages de la mondialisation, citons la réduction des délais, l’atténuation des risques, l’accélération des expéditions et l’augmentation des efforts de développement durable par la réduction des combustibles fossiles et de la pollution5.

À l’avenir, l’équilibre deviendra le mot-clé pour les fabricants. « Il faudra trouver un équilibre entre notre façon de fabriquer des produits au Canada et la nécessité de ne pas dépendre exclusivement de l’étranger pour nous procurer certains biens, poursuit Kyle. Les fabricants vont devoir identifier des fournisseurs et des régions qui leur permettront de se diversifier afin de favoriser la résilience des chaînes d’approvisionnement. »

Kyle évoque à titre d’exemple de la stratégie « Chine plus un », dans le cadre de laquelle les entreprises évitent d’investir exclusivement en Chine et diversifient leurs opérations commerciales et leurs chaînes d’approvisionnement dans d’autres pays. « Un fabricant canadien peut notamment se trouver un partenaire d’approvisionnement aux É.-U. ou au Mexique, plutôt que de ne dépendre que de la Chine. » 

Quel que soit l’endroit où il s’installe, le fabricant devra veiller à ce que ses polices d’assurance s’adaptent à l’évolution de la situation. Par exemple, l’assurance « Risques de carence » peut vous aider à pallier votre perte de revenus d’entreprise si votre chaîne d’approvisionnement est perturbée en raison d’une perte physique ou de dommages matériels chez un ou plusieurs de vos clients directs ou indirects, fournisseurs, fabricants sous-traitants ou fournisseurs de services contractuels.

« Si une pièce provient d’une autre région qui subit des intempéries, le fabricant peut devoir interrompre la production de son produit, explique Kyle. Par exemple, le tremblement de terre de 2011 au Japon a paralysé une partie de la chaîne d’approvisionnement de l’industrie automobile du pays. De tels événements peuvent déclencher une réaction en chaîne chez les principaux fabricants de pièces détachées qui distribuent leurs produits en Amérique du Nord, ce qui peut entraîner l’arrêt des chaînes d’assemblage et de la production et perturber l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement mondiale, poursuit-il. Dans la chaîne d’approvisionnement, le moindre incident peut rapidement se transformer en problème complexe. Voilà pourquoi les fabricants doivent se protéger. 

Au final, les courtiers et leurs clients du secteur de la fabrication doivent faire équipe et entretenir des relations solides. « Le courtier est la porte d’entrée pour comprendre l’activité de l’assuré, les produits qu’il fabrique et ses besoins en matière de couverture, ajoute Kyle. Pour La Souveraine, le fait de travailler main dans la main avec les courtiers nous permet de fournir des solutions d’assurance complètes adaptées aux risques uniques du secteur industriel et de l’entreprise du client. »

 

Sources 
1 McKinsey Global Institute, The complication of concentration in global trade, 12 janvier 2023
2 Avison Young, (De)globalization 3.0: 10 Trends for 2023
3 Barclays, Homecoming: The acceleration of deglobalization, 28 septembre 2022
4 Manufacturing Automation, “Survey: Nine of 10 Canadian manufacturers facing supply chain issues,”9 mars 2022
5 ERP Software Blog, “Why Manufacturers Are Embracing Deglobalization to Strengthen Their Supply Chains,”12 juillet 2022

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